il se jetterait d'un toit sans hésiter
si j'en émettais la moindre envie
et c'est ça qui est dément, bandant
qu'il soit à ce point obéissant
j'aime quand on fait c'que je demande
vos désirs sont des ordres
vos ordres sont des plaisirs
et quand sa peau se révèle dans un souffle
je l'entends presque les prononcer,
ces mots que j'aime plus que tout
plus que lui (peut-être pas)
lui que j'aime pas assez en tout cas
c'est bien, paroles fantômes
doigts qui s'enfoncent dans sa chair
sur ses veines bleues un peu plus rouges
je le maintiens contre moi, à moi
mon regard brûlant attrape le sien,
en divague en déroute déjà trop loin
il pensera jamais à s'échapper
parce qu'il présente tous les symptômes
de ceux que je détruis, longuement
à petit feu
en silence ou en hurlements
violence violence violence
des fantasmes des sentiments de l'extase
de ma cruauté de sa dépendance

à la valse de leurs violences
ariel, lentement, danse
la voix rauque de son soleil qui lui donne l'impression d'une brûlure de cigarette
et le coeur flou, mais battant à le rendre fou.
il sourit plus fort quand sol lui dit que c'est bien,
vivant pour le compliment
se cambrant sous les caresses
accro à sa reconnaissance,
il s'éloigne de sa poigne mais reste ancré à son corps
lèvres contre torse qui descendent plus bas
genoux qui touchent le sol
et la dernière barrière entre eux brisée
puisqu'il parle trop, il le supplie de le faire taire
puisqu'il serait prêt à tout pour lui plaire.

raison qui se voile
logique qui s'éloigne
je ferme les yeux,
j'attrape ses cheveux
j'pourrais me retenir de tirer
mais j'en ai pas l'envie
( pas la bonté )
les mots s'envolent
les jurons s'accrochent
ariel et sa gentillesse
ses lèvres et leurs prouesses
putain. toujours en rage
toujours en nage
dans le rouge
rouge sang rouge colère
rouge fin du monde
j'ai frappé quelqu'un
je frappe plus moi
j'suis bien moi
tellement bien
qu'ariel me sert d'outil
quand j'm'essuie de mes conneries.

Quelle tristesse pour une âme si innocente
D'être autant accrochée à une autre âme, si violente.
Ariel mérite mieux, tout le monde lui dirait
Lui, enfant céleste, mérite les mots d'amour et des étoiles par milliers
Pourtant il est amoureux fou d'un brasier qui cogne, qui crache, qui maltraite,
Pourtant il n'explique pas son gémissement quand ses cheveux se retrouvent tirés
Quand des larmes perlent au coin de ses yeux, l'air déserté
C'est presque comme si ça le rendait dingue de lui faire du bien
De voir Solal se perdre grâce à lui.
Parce que quand il l'a à sa merci
Il a l'impression de contrôler
Il a l'impression de briller
L'impression d'exister
Parce que quand Solal se cambre contre sa langue et dans sa gorge
Il se sent aimé
Au moins un peu
Le temps de se façonner entre ses mains
Le temps d'une heure ou deux
Alors il fait de son mieux.
On lui avait dit, avant, qu'il était doué, qu'il apprenait vite. Il veut que son roi murmure son prénom comme un cadeau.
Il ne demande pas grand chose, si ce n'est de l'avoir.
Le temps de se brûler et ensuite de retourner dans le noir.

mes mains appuient leur emprise
mon corps est conquérant, le sien est un empire
à gagner, à dévaster
à saigner à feu et à sang
les bruits se font discrets, comme
étouffés par du velours
ma voix se fait récompense, comme
du miel qui coulerait dans sa gorge
ariel, ariel son nom résonne
dans le palais de mes pensées
pas dans la pièce encore trop réelle
pour qu'on oublie qui on est
mais ça vient, doucement
par effluves, par vagues de chaleur
c'est bien. soupir chargé
d'encens, d'efforts, de négligence
alors que je répète ces quelques mots
comme si c'était normal,
ce qu'on faisait
ce qu'on fait
encore et encore.
c'est bien, ariel.

Ariel s'est longtemps demandé
S'il ne devait pas fuir à nouveau
S'il n'avait pas rencontré un énième bourreau
Quelqu'un à chérir à même les coups
Quelqu'un dont la violence berce le cœur.
La réponse est sûrement positive et Ariel devrait courir, mais Solal est là, Roi de son monde sur son piédestal intouchable
Et les fois où il réussit à le toucher
Il a l'impression d'être recouvert d'or.
Il lui en faut peu, à Ariel, pour que la tête lui tourne et qu'il perde la raison
Les mains du soleil dans ses cheveux, le goût de sa peau sous la langue,
Il ne demande pas mieux
Quand il atteint le fond de sa gorge, il ferme les yeux
Il se nourrit des compliments
De son prénom en litanie
S'il ouvre les paupières pour détailler le visage du prince il sait qu'il sera foutu.
Parce que Solal lui retourne le cœur et le cerveau et qu'il se noierait en voyant ses lèvres prononcer son nom,
Et il veut être plus que le meilleur
(Le seul)
Pour le bourreau-amant qu'il chérit tant.

froncement de sourcils
les lumières dansent
sous mes paupières
et l'extase me rattrape
tremblement dans mes veines
mots d'amour à demi haine
je sais à peine quel est mon nom
et j'ai oublié le sien
ou alors c'est le contraire
je sais plus trop,
j'comprends plus rien.
juste le sang qui brûle
qui bout qui fume
toujours de colère ou juste
parce que c'est jouissif (?)
et à nouveau, mes doigts
autour de son cou
et à nouveau, mes lèvres
sur les siennes
encore humides de nos échanges
de nos erreurs à deux.

Ariel fait chaque fois de son mieux
Brave soldat trop obéissant
Fonctionnant à la baguette et aux compliments
Guidé par son prénom rythmé en gémissements.
Quand le soleil tremble un peu trop fort, il ouvre les yeux vers lui et tant pis s'il se brûle
Il prend le risque pour graver la vision de Solal dans sa rétine
Solal perdu simplement grâce à ses lèvres
Grâce à lui
Et lui aussi se perd
Presque jusqu'au bout, mais il se retient
Le goût de son roi sur la langue puis ses lèvres qui s'écrasent, dévorent, explorent, détruisent
La bouche d'Ariel qui vagabonde contre sa joue blessée
La langue d'Ariel exploratrice de son cou humide
Et les mains qui serrent son dos, dérapent en traces d'ongles contre la peau
Qui le supplient de ne pas le lâcher,
Jamais.
Les mains de Solal, elles, se font guerrières
Et la gorge d'Ariel déjà maltraitée se voit privée de souffle
Mais il n'a pas peur
Il sait que Solal ne le tuerait jamais
Pas quand il peut l'embraser d'un simple baiser.

je serre un peu plus fort.
contre sa pomme d'adam.
je t'ai autorisé ?
à me toucher comme ça
à me posséder de cette façon là
ça va que dans un sens
et ce sens c'est mon sens
mais les mots sont aussi acteurs
ils résonnent pour faire figure
pour lui montrer qu'il est
à moi, pour insister
sur mon pouvoir tout puissant
mon droit de vie ou de mort
droit divin sur son corps
ariel, son nom est douceur
sorti d'entre mes lèvres
il coule de ma gorge par vagues
ariel que j'aime
que j'aime beaucoup mais pas assez
que personne d'autre peut toucher.
retourne-toi.
mains contre le mur.
fais ça pour moi.
et ma main gauche qui s'aventure
sur sa peau fissurée
pâle bientôt marquée
marbrée de mes envies.

Il fait non de la tête, tant qu'il le peut avec l'étau céleste autour du cou,
Parfois Ariel prend des risques
Touche quand on lui dit de ne pas le faire
Vole des baisers
Comme un enfant capricieux
Mais il se fait vite rattraper par celui qui a pris en otage
Sa vie
Son cœur
Et son corps.
Et il en paye souvent le prix fort
Mais ariel ne se plaint pas
Il se complaît dans leur mécanique bancale des cœurs et des cris.
La poigne le lâche et il y a dans son corps une décharge électrique quand il entend son nom
Avec tellement de douceur
Qu'il prendrait ca pour de l'amour,
Il se tourne, docilement,
Torse et mains contre le mur froid,
Dos cambré contre son roi
Lèvres comètes contre la carotide de son Soleil
Qu'il se surprend à mordiller
Alors qu'il n'en a pas le droit.

il désobéit.
non, pire que ça.
il provoque mes sens.
mon regard se froisse
ma main reprend sa place
à moitié dans ses cheveux
en moitié autour de sa gorge
ça serre, ça tire
ça heurte son beau visage
contre le mur froid
dents serrées
je crève d'envie de lui tout entier
surtout quand il s'comporte
de cette façon-là.
je crève d'envie de lui asservi
soumis affaibli
tremblant de docilité
qu'est-ce que tu fais ?
ça te suffit pas ?
tu penses pas que t'es déjà
assez pute comme ça ?
murmures brûlants
de désir de luxure
mon torse contre son dos
sa chaleur qui m'enveloppe
sans avant goût
sans prévention
mon plaisir, mes lois,
avant tout avant lui,
avant les belles paroles
avant qu'on se déchire,
qu'on dégringole.

contradiction malsaine.
entendre sa voix, musique incertaine
ou le forcer au silence, pression sur les veines
entre les lèvres entrouvertes
les deux sont tentants, délirants
l'un accélérateur de plaisir
l'autre souci d'obtenir
mais ariel apporte ses propres réponses
son corps entier me supplie de le soumettre
( servitude volontaire )
mon index pousse contre sa langue
mon souffle qui tremble
le feu de mes reins, qui danse, qui tangue
contre les siens.
un rire à demi-brisé
un regard empoisonné
c'est dans ces moments-là que j'le trouve
plus beau que jamais
abîmé, déchiré, souffrant, extasié
mes doigts s'enfoncent
sur et dans sa gorge
répète, pour voir ?
j'ai pas bien compris.
t'es une pute, ou t'es pas une pute ?

le désir monte en flèche
péché du plaisir
plaisir que je lui vole sans demander
moi, j'demande jamais
je prends quand j'en ai envie
il garde le silence,
obscène négligence
mes doigts s'enfoncent
nos formes s'épousent.
goût du sang dans ma bouche
tu sais c'qui arrive
aux gens qui m'manquent de respect,
tu t'sens pas concerné ?
je parle beaucoup, parler pour parler
parler pour humilier, souiller,
( parler pour récompenser )
et il regrettera quand j'me tairai
quand il sera plus qu'une poupée
et moi un prédateur affamé