baby n'erre pas cette fois.
dans ses mains un bocal.
dans ce bocal une luciole.
il est tard.
mais il y avait des lucioles dehors.
elle ne pouvait pas
ne pas en attraper.
et venir les mains vides.
elle vient toujours ici
avec quelque chose.
des histoires
un avenir
des fleurs en pot
des baisers.
ce soir ce sera
une jolie luciole.
et des baisers.
elle en a toujours
pour son brin de lavande.
ils sont suspendus,
là,
au coin de sa bouche,
sur la pointe de la langue.
invisibles pour ceux qui ne savent voir.
la nuit est tombée depuis longtemps.
sa belle dort peut être.
peu importe.
elle doit la voir.
elle en a besoin.
elle entre.
pousse la porte.
sourit d'un air malicieux.
sa rose est là.
son parfum la captive.
si jolie.
bonsoir.
la luciole éclaire
étrangement son visage.

la nuit c'est un noir illimité
que la présence de baby contredit.
mais ce soir, elle se laisse désirer,
elle a comme déserté la belle.
et einlita, serrant ses genoux contre elle
elle attend.
c'est comme si,
le jour elle attendais la nuit et,
la nuit elle attendais baby.
ça la fait sourire un petit peu et,
elle attend.

par la fenêtre einlita ne voit plus personne passer
depuis déjà un moment :
il est tard.

baby finira par arriver,
ou pas.
les nuits sans baby sont les plus noires.
ou pas.
elles s'ouvrent sur des matins plus doux
sans la folie, sans baby.

le bruit de la lourde porte
sort baby de son demi-sommeil
elle est là.
et déjà elle sourit lita.

bonsoir
elle est belle baby,
toujours.
lita la détaille
(toujours)
il y a ce sourire sur ses lèvres douces
ce bocal dans ses mains chaudes.

une luciole ?!
un ton presque enfantin
et un sourire qui complète la panoplie
lita prend maladroitement le bocal
elle brille si fort !

tu sais toi aussi tu brilles
aussi fort qu'elle.
plus même.

et c'est vrai baby brille, le soir
et c'est vrai baby s'éteint, le jour
babydoll est une luciole
ce matin elle va mourir
et entraînera einlita dans sa folie
encore.

babydoll rougit,
ele ne peut pas s'en empêcher.
de grosses pivoines éclosent sur ses joues.
elle s'approche doucement
lui sourit maladroitement.
elle veut déjà la toucher.
caresser sa peau,
même innocemment.
passer ses mains dans ses cheveux
si colorés, si doux
à l'odeur si florale.
elle dépose
un baiser-pensée sur sa joue.
toi,
tu brilles comme
le soleil
mais en pleine nuit.
et comme la lune
mais en plein jour.
elle respire son parfum
son odeur
si apaisante, si douce
si sucrée.
elle dépose un bosquet
de baisers-pensées
sur cette joue.
attrape une des mains douce
blanche
parsemée de petites coupures
comme autant de morsures florales
(comme autant de folies matinales).
elle lie leurs deux mains
ensemble
et lui jette un regard
un peu timide.
elle est pourtant pas farouche baby.
surtout pas avec lita.
mais elle est
vraiment désolée du retard.
y en avait plein et je voulais
t'en offrir une.
elle accroche
au coin de ses lèvres
un baiser léger
à peine plus qu'un effleurement.
elle l'aime tant
elle pourrait passer
des heures à décrire sa beauté.
mais demain matin
comme tous les autres
elle va encore tout gâcher
et les éloigner une fois de plus
de ces trois mots de vérité.

babydoll est la définition même
des couleurs qui fascinent tant lita.
et quand ses joues virent au rose
la nuit prend tout son sens.

l'arrivée de la brune suivie de près
par ses caresses
puis ses lèvres
et ses mots
doux.
refrain nocturne
d'une ballade orageuse.

non c'est toi
qui brille si fort
que ça déteint sur moi
c'est toi le jour
puis la nuit aussi
tu es tout baby.

si lita aime les fleurs
c'est parce qu'elles sont
aussi douce que baby.
ou bien l'inverse..
et sa paume n'a rien à envier
aux orchidées rares de la boutique.

et ses yeux aspirent tout le reste
l'autre main de lita sur sa joue,
haussement d'épaules.
c'est ok
tu es là maintenant
c'est tout ce que je veux.
c'est toi que je veux

et lita approche son visage
pour faire raisonner
chaque mot dans l'oreille de la belle.

sans dénouer leur doigt
elle glisse vers le tourne disque
et l'actionne

je veux que tu me fasse tourner
un petit peu

[justifybaby lui fait tourner la tête
et comme par extension
ce soir au centre de la pièce
c'est son corps qu'elle fait tourner.

dans le miroir près du lit,
les silouhettes semblent se confondre
et les tours bien que maladroits
semble contenter la musique
qui n'est interrompue que par la voix de baby
lita rit légèrement

je sens l'amour
celui que tu me portes.
encore une fois,
c'est entièrement grâce à
toi.

tout ce qui sort de sa bouche
pourrait être inscrit dans un carnet de poésie
elle se le dit souvent einlita
toujours avec se même sourire.

mais baby c'est toi
qui rend la nuit douce
avant que tu n'arrives,
le ciel était cauchemar
tu le sais ?
il l'est toujours
avant toi.
je ne suis douce que
parce que tu me serres
avec tes paumes magiques
tu es comme midas !

et si lita est l'orchidée,
baby est la cloche
conçue pour la protéger
mais la jungle c'est les autres,
c'est dolly aussi.

et je ne suis ni l'un
ni l'autre.
je suis le coquelicot
banal et éphémère
quoi que lui au moins est coloré.
je ne suis même pas le coquelicot
sans toi babydoll.

la musique s'arrête
ou elle peut être qu'elle l'a fait
il y a quelque instant pour les laisser parler.
et les tours stoppent
et lita fixe ses pieds.[/justify]