une odeur de ragoût et de pluie, des saveurs d'aujourd'hui qui ne les quittent pas, des paroles tremblantes pour remplir le silence, mais le vide, absolu, derrière leurs yeux. pour une fois, il y a une pause. il y a de l'amour dans le fond de leurs prunelles mais derrière, vraiment, pas de souvenirs, aucune trace des erreurs passées, ou bien des choses un peu... éventées. leurs doigts s'entrelacent et forment un sac de noeuds, comme avant, comme d'habitude. leurs consciences s'éteignent sous le soleil alors que l'orage vient, et la ville est calme, sous de lointaines lueurs de néons.
c'est
rare
c'est
beau
c'est
eux
encore.
les paupières lourdes de merci se referment sur ses iris, ses doigts se relâchent un peu entre ceux de l'amour et ses lèvres soufflent un peu de vapeur, il fait frais un peu mais ils sont biens. il regarde le mauve, là haut, le rouge, sur le sucre d'orge dans la jolie bouche de césar, les jaunes roses violets bleus qui s'échappent de derrière, dans la ville (l o i n t a i n e).
il l'écoute (l'apprécie), chaque mot, chaque projet-étoile, il l'aime. l'écouter un peu plus. lui sourire, toujours, longtemps, garder les espoirs qu'il lui adresse, les rires et les larmes, les colères aussi.
merci n'oublie pas les regrets d'hier et ne pense pas aux objectifs de demain. il ne pense pas non plus aux larmes versées et aux calvaires traversés. il pense â
césar rivoe
césar
cez
et ses palabres
une tente ?
on aurait dit que c'était la première fois qu'il découvrait le mot.
il fait froid à l'intérieur et
c'est fragile
mais
je n'ai pas froid quand je suis avec toi
(dans tes bras)
il tourne la tête, l'herbe froisse ses cheveux comme ses cheveux froissent les brins verts. ses yeux entrouverts caressent les courbes du visage de son homme,
et il se dit
après tout
pourquoi pas ?
de temps en temps
le temps d'un poème ?