c'est pas facile d'être maman,
c'est comme avoir une grande créature de bonheur sur les épaules,
il faut savoir bien distribuer pour que ça fonctionne.
avec les mois qui passe, elle s'est dit que ça allait tourner mal,
peut-être parce qu'elle savait pas prendre soin d'elle-même.
mais étrangement la dévotion a de grands yeux à porter sur les autres,
et quand elle pleure c'est impressionnant comme menma peut prendre soin,
sans vraiment se poser de questions, juste parce qu'il faut sauter à un moment
avant d'se faire peur et de plus regarder personne dans les yeux.
merci, qu'elle lui dit
mais c'est pour toi que je m'inquiète le plus.

y a un oeil
sur nous tous
j'crois qu'il faut bien,
parce que c'est plus beau
quand on croit que y a rien au dessus,
mais c'est moins sûr.
et celui qu'on lui tend,
menma le saisit du bout des doigts,
elle connait,
c'était le genre de trucs que mettait sa mère dans tous les coins.
elle le met au dessus du comptoir, sage,
il regarde tout,
voit tout.
écoute moi,
te fais pas de souci pour solal,
c'est entre lui et moi
et je veux des nouvelles de toi,
et de ta einlita,
ok?

y avait peu de tendresses notables dans la vie de menma,
tout juste des gens qui traversaient sa route compliquée
sans regarder des deux côtés, parce que pourquoi perdre du temps?
non y avait pas le temps pour ça, par contre il fallait faire semblant
d'y croire, d'avoir une quelconque force sur cette catastrophe.
menma la catastrophe, regarde baby de ses grands yeux noirs,
elle lui murmure que oui, elle le mettra, parce que quoi d'autre?
leurs yeux restent enchantés, de l'un, de l'autre, quelques instants.
elle lui dit:
même si c'est dur, que t'as l'impression que tu peux plus parce qu'on t'a dit autre chose,
sur toi, sur ce en quoi tu dois croire, les écoute pas, t'es intelligente, t'es super intelligente et t'as pas besoin d'eux pour te dire quoi faire. si ça va pas, viens ici. viens.

menma n'est pas une sainte,
elle a simplement l'habitude
d'avoir les mains autour du cou des gens,
comme si ça allait les sauver d'une mort certaine.
et dans l'élan, elle a posé les yeux sur sa sauveuse à elle,
babydoll,
elle lui a dit
(ça doit faire vingt fois,
ça doit faire vingt fois).
tu es sûre que ça va? au cirque
parce que si ça ne va pas, tu es la bienvenue ici, tu le sais
maintenant.
avant il y avait un passé où la croix autour de son cou dictait tout.
pas parce qu'elle avait la trouille mais parce que c'était plus facile.
et puis surtout elle n'avait pas mal,
comme aujourd'hui
marcher sur le passé est devenu difficile,
alors elle se méfie,
du cirque,
du cirque?
est-ce-que t'es bien sûre, menma?

les orages c'est comme les gens
résultat des colères absorbées,
les mains tournées vers le ciel,
on constate les dégâts,
quitte à se brûler les doigts.
menma a pas la trouille des orages,
d'ailleurs baby non plus, non
c'est pas eux qui font peur.
eux ils sont passagers, clandestins
au dessus de nos têtes
ils volent pas, pas comme des oiseaux,
ils se diffusent, sous les ongles,
sous la peau.
et les attentes,
qui se multiplient,
nous voir faillir sous les éclairs,
quoiqu'il s'passe,
mais j'crois que tu as déjà un don
pour savoir ce genre de choses.
méfie toi d'solal,
reste avec ariel
ariel c'est bien.